compte rendu cafe littéraire du 14 mai 2024

Nous nous retrouvons à 9 et souhaitons dans la bienvenue à Arnaud nouveau venu dans le groupe.
Isabelle presente 

Les règles du mikado de Erri Deluca

Erri Deluca est écrivain journaliste engagé poète traducteur. Il a obtenu le prix Femina étranger pour son livre Montedidio

Le livre raconte l'histoire d'une jeune Gitane qui fui un mariage forcé et se retrouve dans une tente d'un vieil horloger qui campe en hiver dans la montagne italienne près de la frontière slovène. De cette rencontre improbable va naître une profonde amitié. L'homme aidera la jeune fille dans sa fuite et la mènera jusqu'à la mer où elle trouvera un travail. Ils se quitterons mais échangerons de nombreuses lettres.

Isabelle nous lit la première lettre de l'horloger dans laquelle il dit "la vieillesse est un bivouac" 

"merveille de beauté et de surprise. Quand on commence le livre on ne peut s'arrêter"

Mimi nous prèsente

Un monde presque parfait de Laurent Gounelle

Laurent Gounelle a fait des études en sciences économiques mais il va se remettre en question et se tourne vers les sciences humaines la psychologie la philosophie et le développement personnel

Dans un monde presque parfait, deux sociétés s'opposent. L'une hyper-développée et sur-connectée les "réguliers", l'autre en résistance et isolée les 'exilés". Le personnage David Lisner, chercheur issu de la 1er société a pour mission de pénétrer la seconde à la recherche d'Eve Montaya détentrice d'un rapport pouvant mettre à mal les "réguliers". Au final c'est la question essentielle et fondamentale de la liberté qui est soulevé dans ce roman initiatique ambitieux. Laurent Gounelle continue à éveiller les conscience et signe un livre qui mène à une réflexion philosophique sur notre monde contemporain et intime sur les décisions que l'on doit prendre et donne les clés pour se ré-approprier sa vie.

Initie un débat entre nous sur l'omniprésence des écrans et de ses retombées au niveau sociétale

Marie nous presente

Les cellules buissonnière de Lise Barnéoud

Lise Barnéoud est journaliste scientifique et publie entre autre dans le journal Le Monde

Les mille milliards de nos cellules humaines ne proviennent pas toutes de notre noyau originel. Certaines d'entre elle cachent de l' ADN provenant de nos aïeux et même de nos enfants. Dans son livre, la journaliste Lise Barnéoud raconte comment le microchimérisme vient bousculer les limites de l'individu.

Il y a quelque chose de renversant et de plaisant à la fois dans le fait d'imaginer que toutes nos cellules qui nous composent , de la tête au pieds, du coeur au cerveau, découlent du même oeuf fécondé. Une cellule oeuf qui porte nos chromosomes et donc notre ADN considéré comme identité génétique pour le reste de notre vie. 

Sauf que les choses sont plus compliquées que ça. Et le JE est devenue NOUS quand au début du XX eme on découvrait les micro-organismes(50% de notre JE) imbriqués dans nos tissus et qui influencent non seulement notre métabolisme, notre immunité mais aussi nos humeurs nos comportements...

Une nouvelle révolution est en marche La moitié humain qui reste n'est pas uniquement constitué de ce JE !! Cette dernière unité est plurielle Les mille milliards de cellules humaines qui nous composent en tant qu'adultes ne proviennent pas toutes du noyau originel Certaines d'entre elles portent  d'autres signatures chimiques que les nôtres , elles cachent un ADN différent. Et pour cause elles proviennent d'autres êtres humains.

Telle est l'ampleur des chamboulements mise à jour par le microchimérisme des années 1990. IL y a 30 ans les chercheurs se heurtaient au scepticisme  de leur collègue pour qui il était impensable que des cellules issues d'une autre fécondation  puissent se maintenir dans notre organisme. Aujourd'hui  il n'est plus possible de douter de leur persistance

Marie a dû faire fasse à "ce n'est pas vrai" , "je ne le cois pas" et des arguments contre son exposé. Alors je vous mets en lien un entretien de Lise Barnéoud qui explique ce phénomène qui met en cause des certitudes. Mais n'est-ce pas le progrès que de mettre en cause nos certitudes? En tout cas moi je l'appelle progrès scientifique et je dis que la science n'a pas finie de présenter des révolutions qui bouleversent nos certitudes et que plutôt que nier il est nécessaire de se diriger vers la compréhension de ces nouveaux résultats. Les scientifiques et quelque bons journalistes scientifiques nous aident dans cette démarche

Patricia nous présente

un livre qu'elle n'a pas fini de lire (à cause de Macon qui a parlé pendant 3 heures) La petite Angleterre de Ioanna Karystiani et Oedipe roi de Sophocle 

La petite Angleterre raconte la vie de de soeurs vivant avec leur mère sur une île grecque au large d'Athéne. La maman décide de tout jusqu'au mariage de ses filles. C'est une histoire magnifique où la mère joue le rôle de destin. 

Oedipe roi est une tragédie grecque se Sophocle (-295, -206) Elle met en scène la découverte par Oedipe de son terrible destin : il est à la fois coupable de parricide et d'inceste.
C'est aussi cette pièce de Sophocle qu'évoquent les psychanalystes quand ils parlent du complexe d'oedipe : le concept est inventé par Sigmund Freud en 1900.

Corinne nous présente 

L'allégement des vernis de Paul Saint Bris

Aurelien est directeur du département des peintures du Louvre. Cette intellectuel voit dans le musée un refuge pour se protéger du bruit du monde. La nouvelle président Daphné lui impose une mission aussi périlleuse que redoutée : La restauration de la Joconde. Aurélien part en quête d'un restaurateur qu'il rencontre en Toscane

Ce roman soulève la question Doit on restaurer d'ancienne peinture ?

Marie thérése nous signale qu'au musée Prado à Madrid il y a une copie de la Joconde faite par un élève de Léonard. Elle a elle était restaurée et on peut admirer les "vrai" couleur de la Joconde"

En fait le travail de restaurateur est complexe et doit respecter la nature du tableau. Ainsi les avis pour restaurer un tableau se font sur une multitude de critères d'avis et de techniques. 

Marie Thérèse nous présente

Un mariage contre nature d'Alice Hoffman

Ce roman qui se passe au XVIIIème siècle a pour toile de fond Saint Thomas, une des îles vierges des Caraïbes , alors annexée par le Danemark Le comptoir danois accueille les familles juives chassées par les pogroms et des esclaves à qui la couronne a rendu leur liberté

Y vit une femme libre rebelle volontaire Rachel. Marié à Isaac ils ont 3 enfant d'un premiers mariage d'Isaac et 4 enfants dont le dernier né à la mort de son père alors que Rachel a 29 ans. Elle reprends l'affaire familiale même si c'était interdit pour une femme juive et fait venir son neveu par alliance Fredéric Pissaro pour l'aider.

Ils tomberont éperdument amoureux ,  se mettront au banc de leur communauté, et auront 3 enfants dont Camille Pissaro le peintre. 

points forts : description d'une nature luxuriante, vie colorée et romanesque de Rachel Histoire d'une colonie juive ainsi que des esclaves, peut être une des première féministe comme Flora Tristan.

Marie Christine nous présente

Mon enfant Ma soeur de Fottorino Eric

Recit touchant sur la quête d'identité. En 2018 Angelina la mère de Fottorino lui annonce que 3 ans après sa naissance elle a eu une petite fille qui a été placé dans une institution religieuse bordelaise. Le roman est la quête de cette inconnue. Ce monologue sensible se transforme peu à peu en une sidérante enquête qui conduira le narrateur sur les traces de sa soeur disparue. 

Nicole presente

Adichats ! de Michel Serres

livre testament du philosophe français disparu le 1 octobre 2019, dans lequel il revient sur le monde qu'il a connu dans sa jeunesse : les chemins qu'il parcourait, les paysages gascons, les travaux et les peines des paysans, la drague paternelle, l'omniprésente Garonne et...le rugby Mais il évoque aussi les pays qu'il a découverts ensuite et aimés, la montagne, la mer....

Avec une sagesse empreinte d'humanité et de tendresse il nous fait réfléchir sur le temps qui passe et les bouleversements accomplis.

Mesopotamia d'olivier Guez

Olivier Guez habitué aux enquêtes (la disparition de Joseph Mengele évoqué lors d'un de  nos café-littéraires) nous livre un roman qui s'est écrits après 4 années de recherches, de prises de notes pour aboutir à un roman remarquable interessant et riche. 

L'auteur nous replace dans la vie intime de Gertrude Bell, voyageuse infatigable, archéologue, amoureuse, obstinée, téméraire, enthousiaste et enfin visionnaire déçue. Nous la suivons des terrains de fouilles aux ambassades, des conférences ou conciliabules aux garden-parties ou promenades enchanteresses

C'est une belle fresque historique d'un coin de monde mal connu le futur Moyen Orient. Les sens sont comblés par le décor exotique aux parfum d'orient, la mémoire réveillée par la description précise et lucide des événements. Une galerie de tableaux s'expose à nos yeux que ne renierait pas Delacroix !